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6) Essayer de se relever...

Publié par Une femme d'âme

Accepter une main tendue???

Accepter une main tendue???

Pourquoi pas? Chasser le négatif et ne garder que le positif

Pourquoi pas? Chasser le négatif et ne garder que le positif

  Même crevée, démoralisée, je n'ai pas arrêté de m'investir. Pourquoi? Je n'en sais rien. Par nature, je ne baisse pas les bras, tant que je n'ai pas tout tenté. Alors même si je n'y crois pas, je tente encore et encore, quitte à me retrouver encore dans des échecs.

 Le travail m'aide à ne pas oublier mes objectifs. Bien que bientôt, j'aurai fini mon contrat et que malgré les dérogations... Il m'est impossible d'être renouvelé, j'ai ce soutien de mes collègues qui m'aident à ne pas baisser les bras. Ils m'ouvrent une vision, me rappelle que rien n'est perdu et que je suis parvenue à mon objectif premier, "aller jusqu'à la phase d'amission" . Ne pas oublier le positif, ne pas rester sur le négatif. Et ne garder des échecs que ce qui nous servira. J'ai décidé d'aller dans ce sens.

 Enfin, je repense à une suite avec objectivité.

 

 

Rester solidaire, garder le lien qui est mon tremplin

Rester solidaire, garder le lien qui est mon tremplin

    Me faire plaisir? J'ai un an de sursis, si je puis parler ainsi. Un an pour retravailler à fond mon concours, un an pour mettre de l'argent de côté, un an pour trouver des stages en rapport avec la vocation de mes rêves, un an pour continuer dans ma reconstruction.

 

   Me faire plaisir? Apprendre à vivre pour moi, et non pas en donnant qu'aux autres. Un an où je dois apprendre à m'ouvrir sans peur d'être jugée, un an pour m'amuser et profiter en m'intéressant dans des activités dont je n'ai jamais osé penser. Un an pendant lequel je suis LIBRE, d'apprendre à être libre.

 

   Me faire plaisir? Un an pendant lequel je te verrai mon amour de temps à autres, en apprenant à ne pas trop penser puisque l'amour m'est devenue une fragilité, tant que je n'aurai trouvé de stabilité financière...

 

   Me faire plaisir? me cultiver de tout et de rien, encore et encore. Apprendre de ma région, voyager, cuisiner, ...Apprendre des autres et donc de moi même...

 

  Me faire plaisir? Apprendre à aimer la vie sera mon objectif pour cette année.Une résolution tardive qui pourrait porter ses fruits.

 

  Pour qui je le fais? Pour moi, pas pour toi, parce que si je le faisais pour toi, je n'aurai encore rien compris. Je n'aurai pas compris que pour aimer la vie et sans sortir au mieux, il faut s'aimer et se pardonner. J'ai, cette tendance à être trop exigente envers moi même et à ne me pardonner aucune faute. Les épreuves je les cumule et ce que j'en retire souvent est que c'est de ma faute. Fini de me sentir coupable, il est tant que je me trouve. Que je ferme les yeux sur le passé et que je rebondisse. Et une fois que je serai en pleine forme, que je serai en mesure de montrer mon potentiel, je pourrai te rendre heureuse parce que je le serai moi aussi.

 

    Rien n'est perdu, tant qu'on regarde devant. J'ai trouvé un chemin, et j'en vois même plusieurs. Et plus je cherche, plus j'en trouve de nouveaux. Mon plus gros problème, si je continue ainsi et de ne plus savoir quel chemin prendre. Alors si c'est cela mon soucis, je ne peux qu'en être satisfaite.

 

 

   

Des choix, qui me mèneront à de nouvelles possibilités

Des choix, qui me mèneront à de nouvelles possibilités

Et peut être un chemin qui me garantira le BONHEUR...
Et peut être un chemin qui me garantira le BONHEUR...

Et peut être un chemin qui me garantira le BONHEUR...

Ce même chemin qui m'a conduit à toi mon amour

Ce même chemin qui m'a conduit à toi mon amour

        J'étais dans un état lamentable lorsqu'on s'est rencontré, puis de fil en aiguille, j'y ai cru, en moi, en nous, en l'amour, en tout... Tu m'as relevé alors que je ne croyais plus en rien. Tu m'épaules encore, même lorsque je te rejette. Tu es ce chemin dans lequel je peux sourire, apprécier la beauté, sentir la vie...

 

     Ce même chemin qui me fait parfois reculer, lorsque je crains que ton regard soit déçu par ce que je porte dans mon sac à dos. Ce même chemin qui n'en finit jamais, qui est à la fois plein d'amour et d'interrogations.

     

     Le seul chemin qui ne peut s'effacer de mon esprit. Le seul chemin dans lequel je ne peut être perdue parce que quelque soit le chemin que je prend, il croisera celui ci. Tu es mon avenir, je ne l'oublie pas. Tu es mes envies alors je continuerai de me battre pour avoir le sourire et te l'offrir en cadeau et emballé d'amour et de douceur.

 

     Mon amour, je t'aime <3

Une carte qui me parle... Pour ceux qui ne connaissent pas le tarot de marseille, c'est LA FORCE.

Une carte qui me parle... Pour ceux qui ne connaissent pas le tarot de marseille, c'est LA FORCE.

      Tout est dans le mental. Il m'a fallu au moins une semaine pour me relever. Je titube, certes, mais je suis debout. Je vais renforcer à présent mes appuis ^pour éviter la chute.

    Comment? D'abord, en ne me retournant pas. Je ne dois voir que les objectifs à atteindre. Et avec le nombres de buts fixés, je n'aurais pas le temps de me poser, donc si je ne réfléchis pas trop, je devrais me sentir mieux.

                Ensuite, en voyant le beau que nous offre le monde et pas seulement ses aspects négatifs. Après tout, je suis d'un grand romantisme, un rien me donne aussi le sourire, comme une rose qui voit le jour, un papillon qui se pose sur une branche, le coucher du soleil. Je n'ai que l'embara du choix, pour apprécier le moment présent.

                Enfin, apprécier le moment présent, c'est aussi un travail sur soi, je vais donc me remettre au yoga et à la sophrologie pour être en paix.

 

 Quel dommage que j'ai passé plus d'une semaine à m'effondrer, une réelle perte de temps. Si seulement je pouvais gérer mon anxiété, qui prend une telle puissance dans mes instants de fragilités.

                

              

6) Essayer de se relever...

Je ne contrôle pas ma vie. Une histoire si lourde m'enferme régulièrement dans ce passé. Je peine à sortir de cet enfer où il m'a interdit de vivre, me plongeant sans cesse dans le dégout de la vie.

 Cela fait maintenant deux ans que j'ai quitté ce bourreau qui voulait avoir tout contrôle sur ma vie: ma manière de m'habiller, le maquillage, mes paroles, mes regards... Tout était sous son contrôle et s'il n'était pas content d'une remarque, d'un geste, d'une activité, ... Je le savais immédiatement car son regard me fusillait et je me disais "ayé, c'est la fin, il va me tuer cette fois". Un soulagement en un sens, il aurait donner fin à mon calvaire, à mes souffrances de ne pas pouvoir décider par moi-même, pour moi-même. Il voulait contrôler jusque mes rêves et s'énervait lorsqu'il m'arrivait de parler pendant mon sommeil parce qu'il en deviner les grandes lignes. J'étais trahie par moi même, par mon inconscient, moi qui tentais constamment de faire en sorte qu'il ne se fâche pas, qu'il n'est rien à me reprocher.

 J'ai tout donné, toute mon énergie, mon amour, mes forces, mon corps, tout, jusque mes pensées qu'il a fini par posseder. Tout, il était en moi, par mes faits et gestes, je n'osait plus sortir de peur qu'il s'énerve à son retour. Je n'osais plus aller voir ma famille parce qu'il se serait senti trahi, comme s'il craignait dans sa paranoya que quelque chose se trame derrière son dos. J'ai tout donné, jusqu'à n'être qu'à lui, sans autre lien, en perdant mes amis, mes collègues. Tout, tout ce qui faisait de moi un être humain. La honte se lisait sur mon visage, j'étais soumise à ses bons vouloirs. Faire l'amour quand il le voulait, faire la fête quand il l'avait décidé, et pire que tout, pleurer quand il l'avait décidé.

    Il aimait me voir souffrir. Plus j'étais mal et plus il se sentait puissant, il était ce dieu qui me protégeait du monde exterieur. Le monde extérieur étant la vie, ce dieu n'était qu'un diable qui savait très bien comment se déguiser en ange. Un manipulateur, un égocentrique, un psychopathe, il m'a bien eu. Il m'a fait un lavage de cerveau. A tel point que j'ai cru être ce qu'il disait: une personne fragile qui ne s'en sortirait pas sans lui. Une personne qui avait intérêt d'être reconnaissante envers sa majesté parce que je lui devait tout. Une personne qui ne ressemblait plus à une personne, qui n'était qu'un pantin, une chose. Sa chose.

     Mes souffrances, je devais les taire parce que souffrir c'était le faire culpabiliser de ne pas me rendre heureuse . Et comme j'avais intérêt à l'être sinon..., je me devais d'être toujours présente et conciliante, à l'écoute, compatissante de ses douleurs à lui, en oubliant que les miennes ne pouvaient se cicatriser faute d'avoir le droit d'y penser.

     Avoir un enfant, il le rêvait, si rapidement, trop rapidement, qu'à l'aube de mes 21 ans, je ne me sentais pas à la hauteur. Mais il insistait et j'ai fini par céder. Au bout de quelques mois de vies communes, j'ai arrêté la pillule et les études. Les études? Je n'étais plus dedans, très littéraire et très porté sur la mort aussi. Un sujet qui me bouleversait après la perte d'un être cher... Dont je n'avais pas le droit de faire mon deuil. Les études? Comment travailler lorsqu'on n'a pas le droit de travailler après les cours avec les copines de notre promo parce que monsieur croyait qu'il y aurait des garçons et que... J'ai donc décidé d'arrêter en me disant qu'un jour il aurait confiance en moi et donc après la naissance de notre enfant, je repprendrai mes études pendant que notre petit bout est à l'école. Ca, c'était ce que j'avais prévu. Mais comme on le sait, la vie est imprévisible...

     Plusieurs mois se sont écoulés, toujours pas d'enfants en vu. Rien de grave à priori, on ne tombe pas toujours enceinte si rapidement. J'ai commencé à apprendre à calculer quand j'ovulais et ai pris des conseils à droite et à gauche.

     2 ans s'écoule. Toujours pas enceinte. Je commence à être très angoissée. 2 de mes collègues sont enceintes, dont l'une involontairement après un oubli de pillule. Et moi? Moi qui me fait enfin une joie de devenir mère, moi qui n'est plus que ça en tête, parce que ce serait le renouveau dans ma vie, parce que cet ange serait une partie de moi qui aurait toute mon affection, tout mon amour, toute mon énergie. Je commence déjà à penser quand il ou elle sera là, ce que je lui apprendrai, les papouilles que je lui donnerai, la chambre que je vais m'appliquer à lui créer... J'en ai fait mon univers, j'ai tellement besoin d'être enceinte à présent, je ne vois plus rien d'autre. Les études, je les avait arrêté, le taff qui était étudiant à la base est devenu mon poids de tous les jours. Et la peur de ne pas devenir mère me hante. Le temps s'écoule et toujours pas de petit être en moi...

    3 ans, toujours pas enceinte, ce n'est pas normal. Je le sens. J'ai horriblement peur d'apprendre que j'ai une malformation qui me déclarerait que jamais je ne serais maman. Jamais je n'aurai d'enfant, ni de petits enfants... Et lui, il me reproche sans cesse depuis le début que je ne souhaite pas tomber enceinte, que c'est ma faute. Que je ne fais rien pour tomber enceinte. Je me sens blessée, déprimée. Ma vie s'effondre. Mais je veux en avoir le coeur net, j'ai assez perdu de temps, il faut que j'aille consulter un spécialiste et qu'on en finisse avec les reproches. Je ne fais pas exprès, je veux cet enfant, il est mes pensées qui me donnent de l'espoir d'avoir le sourire.

     Pour lui par contre, cet enfant, je n'arrive pas à savoir, ce qu'il représente, il n'en parle que pour dire, vu l'âge que j'ai, c'est maintenant ou jamais. Jamais un mot pour dire, je jouerai avec lui au foot, je lui apprendrai à bricoler, je lui dirai comment draguer une fille... Il ne se projetait pas. Il allait même à l'encontre en adoptant des attitudes immatures voir dangeureuses... J'avais peur parfois, peur que notre enfant ne connaisse pas son père.

    Et le verdict tombe. La gynécologue nous dit à l'entretien "vous savez certaines personnes ne sont pas faites pour avoir des enfants ensembles". Puis s'enchainent les examens qui seront à entreprendre. Pourquoi a t'elle dit ça? Je me suis sentie extrêmement véxée. Je l'ai pris pour moi. Je serai une bonne mère! Je suis à la fois aimante et protectrice, mature et responsable, pourquoi dit-elle cela? Si dégoutée de ses paroles, je n'ai pas fait les examens. Je suis tombée en dépression, une dépression qui était déjà là mais qui s'est intensifiée encore et encore, dans un silence pesant. Mais ce que je n'ai pas compris sur le coup, tellement aveugle, c'est que ce message ne m'était pas destiné. Il était pour lui, lui qui m'avait mise mal à l'aise en arrivant à l'entretien avec plus de 15 mn de retard et sentant l'alcool à plein nez. Elle avait raison, il n'adoptait vraiment pas l'attitude d'un homme prêt à avoir un enfant...

    J'ai démissionné de mon taff. Je n'en pouvais plus. Il n'arrête pas de me saouler à croire que j'ai un amant. Je n'arrive plus à sourire au travail, je ne parle plus avec mes collègues, j'ai trop peur qu'il l'apprenne et qu'il me fasse un interrogatoire toute la nuit. Je suis crevée, il me fait très souvent des crises de jalousie, je ne vois plus personne à part ma belle mère qui me soutient. Heureusement qu'elle est là, rassurante. Elle me dit même de le quitter, qu'il est comme son père, que je mérite d'être heureuse et me dit que je suis courageuse. Soutenue, elle me fait comprendre que je suis comme une de sa seconde fille. Et je veux lui rendre cet amour. Je vais régulièrement la voir, nous jouons à la belotte, je lui fais ses courses et l'aide dans son ménage, l'accompagne parfois à ses visites médicales. En effet, elle est malade, très malade. J'ai fait des recherches pour comprendre ce que c'était que la BPCO, la fameuse maladie du fumeur. Elle s'éssoufle rapidement. Et je ne comprend pas pourquoi dans sa famille, ils ne la soutiennent pas plus. Mon conjoint passe son temps à chaque fois qu'ils se voient, à lui faire des reproches, à l'angoisser, à halluciner des propos hors contextes. Sa soeur lui donne à garder ses enfants et son frère fait conneries sur conneries et abuse de sa générosité pour lui grapiller le peu qu'elle a . Heureusement qu'elle est dans ma vie, je le lui rend comme je peux, elle m'aide à garder la tête hors de l'eau.

  Toujours pas d'enfant, le temps passe. Mon conjoint me fait régilièrement des crises, je les supporte tant bien que mal. Je me refuse à présent toutes les sorties telles que les boites, les repas... Je sais comment ça va finir, j'aurai encore le droit à des sermons comme "pourquoi tu l'as regardé, parle pas de cul même si c'est pour rire, t'as couché avec lui, je le sais, avoue parce que sinon tu vas payer..." 5 ans ce sont écoulés, je n'ai pas pu devenir infirmière, on me refuse l'entrée en formation prépa à cause de problème de genoux. La série malchance continue. Je travaille de temps à autres, mais ce sont des travails éprouvants physiquement et mal payé. Mais je n'ai pas vraiment le choix, il ne cherche plus. Il dit qu'il pourra être plus avec moi. Et pour arrondir les fins de mois, se met à faire des choses illégales qui m'angoissent, que je ne suporte pas, qui ne sont pas dans ma ligne de conduite. Il s'en fout de ce que je pense, pour lui, je suis coincée, je ne sais pas profiter de la vie. Il a raison, je n'ai plus aucun gout à rire.

    Je décide enfin à reprendre contact avec un spécialiste de la procréation assistée. Après les examens, je me sens soulagée. Je n'ai aucune malformation, juste un léger soucis hormonal qui est souvent du au stress. Tiens donc ? Moi, stressée? Je ne vois vraiment pas pourquoi? Quand à lui, le verdict n'est pas bon du tout, il n'a que 8% de sperme viable au lieu des 80% lorsqu'un homme est dans la norme. Je pensais qu'en apprenant la nouvelle, il arrêterait de me reprocher que c'était de ma faute, que je faisais exprès de ne pas tomber enceinte. Mais son discours bien qu'ayant changé, me terrifia encore plus. Je commençais à prendre du puregon pour augmenter nos chances en ayant plus de follicules. Mais mois après mois, les résulats se font attendre. Et alors il commença à me menacer."Si tu tombes enceinte, je fais un test de paternité". "Tu n'es qu'une salope, je sais que l'enfant ne sera pas de moi..." J'étais blessée encore une fois, d'autant que jamais je n'ai ne serait ce qu'embrassé un autre homme que lui depuis que nous sommes ensemble. Jamais d'ailleurs je ne me le serai permise!

     Cette fois, je touche le fond, je ne crois plus en rien, j'ai tout abandonné pour lui, j'ai tenté maintes fois de le rassurer, de le consoler, de l'aider à décrocher de ..., j'ai supporter l'insupportable, là je suis à bout. Je n'ai plus la force de l'appuyer, je commence à le hair d'avoir foutu ma vie en l'air, je ne l'aime plus mais je n'en ai pas encore conscience parce que je suis dévorée par le noir, l'envie de mourir. J'ai arrêté pour quelque mois le traitement, je ne bouge plus de chez moi. Ma belle mère est décédé depuis quelques mois déjà et je souffre seule. Ma belle soeur, j'ai aussi arrêté de la voir parce qu'il m'en empêche. Je me sens vraiment abondonnée. Je ne suis rien. Il a réussi. Je ne suis rien sinon sa propriété. Je suis à lui et je n'ai pas intérêt de le quitter sinon il me tuera ainsi que ma famille, puis se suicidera. Je le crois, il est suffisamment fou pour mettre en oeuvre ce plan. Fou, il est fou, au point de taper sur un gars parce qu'il lui a pris sa place de parking. Il me fait peur, de plus en plus peur, je ne suis plus que peur. Je ne bouge plus de mon lit à présent, sauf pour lui préparer le repas le midi. Je ne pleure même plus, je suis devenue un zombi qui s'est accoutumé de ne plus rien être. Je suis dans une cage et bizarrement j'ai oublié ce que c'était la liberté. J'en ai même peur. Je suis angoissée lorsque je suis dans un magasin pour faire les courses. Je n'ose plus regarder droit devant moi quand je marche, mes pieds sont ma référence.

     Je me sens abandonnée, personne ne me comprends.Mon médecin qui est aussi le sien n'a pas bronché quand il a vu mon oeil. Je lui ai dit qu'il fallait faire en sorte d'arrêter son traitement de substitut, qu'il développe un dédoublement de personnalité, qu'il est agressif. En réalité, j'avais surtout besoin de parler, c'était un appel au secours qui n'a pas eu d'oreille attentive. Trop rentable pour ce médecin cet visite de mon conjoint toutes les semaines depuis maintenant près de 10ans. Abandonnée, je pense souvent à la mort, je pense à cette falaise, je pense à l'après, quand je ne serai plus là.

  J'ai tout de même repris le traitement parce qu'il disait que quand il serait père, il arrêterait toutes ses bêtises, il serait bien sous toutes ses formes. L'ai-je cru? Je crois que je ne réfléchissais plus... L'idée même que je pouvais avoir un droit de décision, m'était inconnu. je n'avais plus conscience que ce traitement allait m'aider à être maman. Maman? Moi, ce rien! Quel avenir pour cet enfant à venir. Les mois se succèdent, je ne veux plus. Je ne veux pas que mon enfant souffre comme je souffre. Il n'aura pas la vie que je souhaite pour lui car je ne pourrais lui donner l'équilibre dont il a besoin. Je ne veux plus. Mais je ne peux pas le dire, il va s'énerver encore. Dans quel pétrin je me suis mise!!! Je suis personne. Je hais ma vie. J'ai perdu ma jeunesse avec cette homme et mon identité, ma vie s'est enfuie en laissant derrière elle seulement la souffrance et ce sentiment que je ne sert à rien dans ce monde.

  Un jour, j'ai osé me confier à une inconnue. S'il savait que je parlé à une inconnue sur internet, il me ferait vivre un enfer! Mais elle fut mon sauveur, juste par son écoute, en un éclair, j'ai pris conscience que je devais partir, que j'avais le droit d'être heureuse, que j'avais le droit de le quitter.

  Facile à dire, moins facile dans l'acte. Je suis sous son emprise, j'ai peur, peur du mal qu'il fera à ma famille. Du mal qu'il se fera. Je culpabilise de le laisser. Mais je le dois! C'est ça ou je m'arrête de vivre en ne mangeant plus. J'organise méticuleusement mon départ. Je ne veux rien lui dire, il ne me lassera pas partir, il m'enfermera. Je raconte d'abord à ma soeur, que je vais le quitter, elle a l'air presque contente. Elle me dit qu'elle espérait cela depuis longtemps, elle voyait que je n'étais pas heureuse. Je commence même à révéler des traits de sa personnalité que j'ai caché toutes ses années, des traits que j'ai tenté de camouffler pour le protéger afin qu'il ne soit pas mal vu... J'ai poursuivi cette révélation avec mes parents puis mon frère qui l'adulait... C'était comme un besoin de le leur dire, j'avais de la peine pour eux, ils se faisaient une joie que je tombe enfin enceinte... Mais ce besoin de m'exprimer, était aussi pour moi la délivrance, enfin je m'ouvrais même si je n'ai pas dit toutes les atrocités, leur bénédiction me donna la force d'aller au bout .

       Quelques jours plus tard, je faisais mes bagages avec l'aide de ma mère. Juste mes vêtements et de quoi ouvrir un compte à mon nom et les souvenirs qui me tiennent à coeur. Je lui ai tout laissé, ma voiture, nos meubles, l'argent sur notre compte commun qui fut autrefois mon compte. Tout, je n'ai emporté que ce qui n'avait d'intérêt que pour moi et pas pour lui. Le seul objet de valeur que j'ai pris, c'est mon ordinateur, sans lui, je n'aurai pas connu cette inconnue.

      Tout, je lui ai tout laissé, et plus bas que terre, je me retrouvais au rang, de sans abris, avec pour survie seulement 100 euros sur le compte que je venais de me créer. La rage s'est emparé de lui, je lui ai dit que je faisais une pause pour qu'il apprenne à accepter la nouvelle. Je ne voulais pas qu'il sombre. Je culpabilisais. Moi qui m'étais promise de toujours étre à ses côtés. Je lui ai tout laissé pour qu'il est la force de continuer à se battre, qu'il est une belle vie, un équilibre.

     Les premiers mois ont été très dures, j'ai pleuré tous les soirs, j'ai failli retourner parce qu'il n'arrêtait pas de me harceler, de me dire que je l'avais trahi, de me dire qu'il avait changé, qu'il avait pris conscience du mal qu'il me faisait. Mais c'était trop tard, le mal était fait, le retour en arrière impossible, je ne suis plus rien, il est impossible de changer cela. Impossible de modifier la perception de moi-même.

        Impossible et pourtant j'ai cette rage en moi de devenir enfin quelqu'un. Enfin je suis LIBRE, je vais pouvoir parler avec des gens, avoir et garder un travail, vivre!

 

       C'est ce que j'espérais malgré les hauts et les bas. J'espérais rattraper le temps perdu. Mais le temps ne se rattrape pas, je dois vivre avec mes souffrances, vivre en repartant de zéro, vivre à un handicap invisible, celui de n'êre rien, celui de n'avoir rien, ni diplome, ni argent, rien.

       Repartir à zéro, c'est mon créneau au quotidien, j'essaie de trouver une voie qui me permettrai d'avoir un bon travail mais j'ai dépassé l'âge de la plupart des formations professionnelles. Il me reste la voie des concours. Un challenge qui n'est pas facile non plus.

      Ainsi, n'étant pas parvenu encore à être quelqu'un au bout de 2 ans, quelqu'un au sens d'autonome financièrement, pleins d'amis, avec son propre appart... Chaque échec me renvoie à ce jour où je l'ai quitté comme si je lui donnais raison, comme si je n'étais rien, que je ne méritais pas de vivre... Chaque jour est un combat à mes yeux, un combat pour oublier, apprendre à regarder une personne dans les yeux, à lui parler sans peur d'être jugée. Apprendre à m'aimer, apprendre à me pardonner d'avoir perdu du temps. Apprendre à voir des chemins parce que j'ai été si formaté que je ne voyais pas nombre de possibilités. Aujourd'hui encore, souvent je suis dans cette cage, bien que séparé de lui. C'est étrange mais il est parvenu à avoir une telle emprise sur moi que j'ai gardé des automatismes. Je me protège en m'isolant mais ça ne m'aide pas du tout. Je peine à sortir de ce silence dans lequel je suis restée des années. Je peine à croire que je mérite une place comme chacun d'entre vous tous. Je peine à croire qu'on puisse m'aimer pour ce que je suis parce que je ne sais pas qui je suis.

         Et pourtant je suis là, j'essaie encore , je me bats pour réussir malgré les bâtons dans les roues, malgré le propre mur que j'ai construit autour de moi pour qu'on ne puisse me faire du mal.

        J'ai tant à faire, pour m'en sortir, pour retrouver le moral, pour vivre avec le sourire. MAIS j'ai aussi tant parcouru de chemin en l'espace de 2 ans que même si la convalescence est longue, j'ai le droit d'être fière de moi, fière d'avoir pu avancer dans ce chemin escarpé. Est cela le courage? Je n'en sais rien mais j'ai encore l'espoir qu'un jour, je sois une personne en adéquation avec sa personalité. Une personnalité qui commence à prendre forme.

6) Essayer de se relever...6) Essayer de se relever...
6) Essayer de se relever...